Origine de mon livre sur Ouessant
Régulièrement, des lecteurs me demandent comment me vient l’inspiration pour mes ouvrages. Pour « Dernière nuit à Ouessant », c’est clairement le hasard qui fut à la genèse de tout.
Après avoir fini d’écrire « Confesse », je ne savais plus vraiment vers quel projet me lancer : un polar ? Un roman historique ? Un recueil de nouvelles ? Je n’arrivais pas à me décider, et aucune idée à l’horizon.
C’est un jour, en faisant un footing, au moment où mon esprit était libre de vagabonder, que j’ai repensé à Truman Capote qui avait eu l’envie d’écrire « De sang-froid » en partant d’un fait divers survenu dans le Kansas en 1959. Et si, modestement, je procédais de la même manière ? Bizarrement mon esprit a transformé l’expression « fait divers » en « fait d’hiver ». Ce fragile jeu de mots m’a insufflé un soupçon d’idée, ou plus exactement une ambiance. Rien de plus. C’était bien maigre, comme si j’avais planté une graine dans un terreau sans qu’aucune plante ne daigne pousser. Il me manquait encore quelque chose.
Le hasard m’a apporté ce quelque chose : un lieu. Le soir-même, ma femme me proposait d’aller passer le week-end de la Toussaint quelque part, et elle me proposa Ouessant. En faisant des recherches pour organiser ce séjour, j’ai appris que les tempêtes hivernales qui frappaient l’île pouvaient être redoutables. De ce détail, germa lentement dans mon cerveau l’idée d’écrire un polar en plein hiver sur l’île d’Ouessant.
Mais pour que la plante de l’inspiration veuille enfin s’épanouir, il me fallait d’autres éléments : un mobile, des personnages, des décors, une atmosphère… Tout cela vint lors de mon voyage.
Sur le bateau, le Fromveur II, j’ai feuilleté le « Journal des îles du Ponant » et j’y ai trouvé mon mobile à partir d’un article pour le moins anodin. L’arrivée sur Ouessant, au port du Stiff, m’a confirmé son aspect farouche et isolé, difficile d’accès par gros temps, autant par voie maritime qu’aérienne.
Voilà, j’avais le fil conducteur de mon histoire : Et si une terrible tempête hivernale coupait l’île d’absolument toutes les communications avec le continent ? Comment se comporteraient les autorités ouessantines en cas de meurtre ?
Au bout de quelques balades sur ce morceau de roche défiant l’océan Atlantique, je découvrais un paysage digne des romantiques du XIXe siècle, où les éléments s’affrontaient inlassablement, où le vent violent étrillait la terre et la végétation. Et surtout, je finis par trouver la scène de crime que je m’empressai de photographier sous tous les angles. Il ne me restait plus qu’à faire de plus amples recherches sur place en questionnant des habitants sur leur quotidien, sur la flore, sur la faune, sur la mer, sur la présence discontinue des gendarmes sur l’île…
Bref, en revenant d’Ouessant, j’avais toute la matière nécessaire pour créer mon roman policier. Il ne me restait plus qu’à m’atteler à la tâche…. Ce que je fis de novembre 2017 jusqu’à octobre 2018.