Origine de la Société des Derlines
Lors de mes études d’histoire à l’université de Caen, mon mémoire de maîtrise traitait de « La criminalité dans le bailliage de Vire de 1745 à 1760 ». Durant mes recherches dans les archives judiciaires, j’ai lu et examiné 488 procès allant des simples insultes, menaces et coups jusqu’aux meurtres, viols et incestes en passant par les vols et incendies volontaires. Un de ces procès a particulièrement attiré mon attention, un procès énorme avec 280 témoins, un procès qui s’est étalé sur une période de dix ans. Ce procès concernait une bande de paysans des villages de Fresnes, Montsecret et Landisac en Normandie qui, pour sortir de la misère, avaient mis en place une escroquerie, si importante que l’Intendant des Finances de l’époque, monsieur de Trudaine, en avait été informé. Il avait d’ailleurs rédigé un courrier pour ordonner aux juges de l’Ouest du royaume de tout mettre en œuvre pour mettre la main sur ces escrocs qui ruinaient tous les marchands de draps et d’étoffes situés entre la Seine et la Loire.
C’est l’histoire de cette bande de paysans, surnommée « La Société des Derlines », que j’ai décidée de raconter dans ce roman. Je l’ai écrit de 2004 à 2009 et les éditions Charles Corlet l’ont sorti en trois tomes : Frères ennemis (2011), Les tentations d’Étienne (2012) et Le réveil du Taureau (2013). Finalement en 2014, l’intégral sera publié.
C’est un véritable roman historique et également un roman social, qui se veut très réaliste pour raconter la ville des paysans du XVIIIe siècle et leurs difficultés, le travail des juges sous l’Ancien Régime et le monde du bocage en général.